Au mitan de son âge, de 1972 à 1974, notre frère Auguste Fortin a vécu à Fribourg, en Suisse, deux années charnières durant lesquelles sa foi solide est passée de la réception de l’héritage ancien à la maturation attentive d’un nouvel itinéraire à proposer. À 40 ans, il avait exploré avec beaucoup de précaution les pistes éprouvées qui s’étaient offertes à lui. Singulièrement, comblé et en même temps curieux d’autres possibles, il avait alors voulu, prudent et fragile comme il se connaissait, se donner les moyens d’accueillir les surprises que le Seigneur lui offrirait au cours de ses 40 prochaines années. Résolument fidèle à ses racines, Auguste, dont l’audace intérieure avait tant de mal à se déclarer au delà d’une volonté contrainte d’inconditionnelle soumission, croyait désormais devoir parcourir un itinéraire non balisé. Il lui fallait chercher, trouver et assumer les fondements de ce parcours obscur encore et pourtant obligé. Il avait donc choisi l’École de la foi, animée à Fribourg par le dominicain Jacques Loew, comme moment de vérification et de consolidation de sa vocation de frère mineur capucin.
L’École de la foi n’offrait pas seulement un programme d’étude en théologie et en spiritualité, elle proposait aussi de nombreux contacts avec des initiatives pastorales nouvelles et des expériences de vie spirituelle en prise sur notre époque. Surtout, elle donnait l’occasion de vivre ces moments de formation en petite équipe où l’on partageait les tâches, les idées, les difficultés passagères et les réussites aussi bien que la prière et la réflexion. La prière à inventer en groupe et la pratique de la révision de vie seraient pour Auguste des voies de cheminement qui le marqueraient pour toujours. Auguste n’avait pas de grandes prétentions intellectuelles mais il sentait profondément le devoir de « rendre raison de l’espérance » qu’il portait en lui (cf. 1P 3, 15). Le Concile et les animateurs de l’Ordre appelaient au renouvellement de la vie religieuse, Auguste voulait faire sa part et cherchait à s’équiper pour la route.
Jusqu’à cette étape de ses 40 ans, la vie d’Auguste avait suivi un itinéraire maintes fois parcouru sans être banal pour autant. Fils de Marc Fortin, un agriculteur de Saint-Aubert de l’Islet, et de Marie-Anna Saint-Pierre, Léonard – le prénom d’Auguste avant qu’il ne devienne capucin – est né le 23 janvier 1932, dix-huitième des dix-neuf enfants du couple. La famille vit modestement mais cultive la fibre religieuse : un frère d’Auguste sera ordonné prêtre en 1935 et deux de ses sœurs deviendront religieuses dans la Congrégation Notre-Dame.
Le jeune Léonard est en bonne santé sans être particulièrement vigoureux. Il fréquente l’école du village jusqu’à la fin du cycle primaire. Il rapportera lui-même avoir désiré devenir religieux depuis l’âge de huit ou neuf ans.
C’est certainement dans ce but qu’il passera deux années chez les capucins, au Collège Séraphique d’Ottawa (1946-48). Hélas, le succès scolaire ne couronne pas ses efforts même après avoir redoublé les éléments latins... Le fr. Gabriel Dextraze, venu le visiter durant les vacances, lui conseille de renoncer. La famille connaît aussi des difficultés économiques. Le père est décédé depuis quelques années et c’est un des fils qui agit comme chef de la maisonnée. Un autre frère est gravement malade, sa mère aussi. On doit souvent faire appel au médecin et cela coûte cher. Une nouvelle année d’étude se présente comme une grosse dépense...
Léonard aura bientôt dix-sept ans et il ne veut plus tergiverser. Il écrit donc au fr. Marie-Antoine Painchaud, à Cacouna et demande d’être admis au noviciat comme frère laïc. Il explique son choix des capucins par l’attrait que saint François et son genre de vie a pour lui depuis des années et qui s’est approfondi lorsqu’il l’a mieux connu au Collège Séraphique.
Admis au noviciat, le jeune homme prend l’habit sous le nom de frère Auguste le 30 janvier 1949 et fait sa première profession une année plus tard, le 2 février 1950. La suite de sa formation se passera à Ottawa et à Cap-Rouge ou il fera la profession perpétuelle le 2 février 1953. Ces années de formation qui consistent surtout à explorer plus en profondeur la réalité de la vie religieuse découverte au noviciat servent aussi à acquérir un de ces métiers, tailleur, menuisier, cuisinier, électricien, plombier, cordonnier, etc. qui sont nécessaires à la bonne marche de la vie des fraternités.
En évaluant sa personnalité, on a noté qu’il est très secret et sensible, parfois entêté mais quand même généreux et profondément pieux.
Après la profession perpétuelle, Auguste sera un cuisinier apprécié dans plusieurs fraternités : Montréal, Cacouna et finalement Ottawa, jusqu’à l’été 1965.
Soucieux de bien accomplir sa tâche, il prend des cours du soir à l’école d’hôtellerie. Il pousse le soin jusqu’à provoquer un jour une remarque du gardien de la fraternité qui lui demande de présenter des plats moins raffinés... Les autres membres de la fraternité ne se plaignaient pourtant pas !
À l’été 1965, Auguste devint membre de la nouvelle Fraternité Saint-Laurent à Cap Rouge, au sein du Campus Saint-Augustin. Trois ans plus tard, en mai 68, il déménage à Montréal et s’intègre à une autre nouvelle fraternité, formée essentiellement d’étudiants en théologie et logée sur l’avenue Van Horne.
Il y vivra jusqu’à la fermeture de cette fraternité en mai 1971, tout en occupant un emploi d’aide-infirmier à l’Hôpital Saint-Luc. Ce fut pour lui une période de durs labeurs alourdie encore par le poids du transport quotidien entre le quartier Côte-des-Neiges et le carrefour René-Lévesque/St-Denis. Mais Auguste est heureux de rejoindre l’expérience des autres travailleurs et d’apporter sa contribution au soulagement de personnes éprouvées par la maladie. Aux étudiants dont il partage la vie, la prière et la réflexion, Auguste offre l’appui très utile de sa piété personnelle et de son expérience concrète et déjà longue de la vie religieuse.
En juin 1971, une fraternité s’ouvre à Québec, rue St-Olivier, en milieu populaire. Ses premiers membres sont Jacques Bélanger, Auguste, André Doyon et Luc Bertrand. Les frères se proposent de vivre en milieu urbain cette proximité avec les gens qui illustre la vie de François d’Assise et de ses premiers frères. C’est encore une démarche expérimentale dans laquelle Auguste poursuit sa quête, ce qu’il cherche au plus profond de lui-même, la manière de vivre sa vocation capucine d’une façon plus significative que celle que l’on imposait traditionnellement aux frères laïcs. Et, non sans souffrance, il s’interroge aussi sur la légitimité de sa quête : on lui a longtemps seriné que tout se résolvait dans la soumission et lui, il voudrait, sans trahir, avoir une certaine autonomie dans le déploiement de sa fidélité. Voilà le dilemme qu’il veut résoudre en demandant de passer deux ans à l’École de la Foi. Et heureusement, cela lui fut accordé.
Ce serait mal connaître Auguste que d’imaginer que son retour de Fribourg puisse être spectaculaire. Auguste est changé, certes, il est un peu plus rassuré intérieurement, un peu plus affirmé dans sa démarche. Mais il demeure l’homme très secret et prudent que l’on a connu. C’est donc tel qu’il est devenu et aussi tel qu’on le connaissait qu’il revient se joindre aux frères, plus nombreux désormais, qui habitent le quartier St-Jean-Baptiste de Québec. D’entente avec le ministre provincial, Auguste aura comme mission de développer la dimension contemplative au sein du groupe. Il va créer en ville une « zone d’ermitage » pour les frères et pour les laïcs qui aiment se joindre à eux dans la prière. La vie en fraternité, la prière, le travail et la fréquentation solidaire du petit peuple du quartier deviennent donc les ingrédients essentiels de la vie d’Auguste. Tout cela est très franciscain et Auguste y trouve un bonheur de plus en plus serein.
Pourtant, un projet plus radical germe encore dans son esprit. Avec quelques confrères, il songe à vivre plus intensément la vie érémitique, loin de la ville. C’est une vieille tradition de l’Ordre que l’on veut ainsi ranimer. À la fin de l’été 1980, on emménage donc à Lac-Etchemin, dans une maison isolée qui deviendra bientôt le noviciat de la province. Isolée par rapport à l’agitation de la ville, certainement, mais jamais coupée de la vie fraternelle de la province. Les frères du faubourg St-Jean-Baptiste demeureront toujours liés au projet de Lac-Etchemin. La maison fonctionnera jusqu’en 1988 et elle aura reçu trois groupes de novices.
À partir de 1979, frère Auguste éprouve des ennuis de santé, du côté du cœur. Quelques chirurgies, y compris l’implantation d’une valvule en 1985, ralentiront ses activités. Il est désormais assez fragile.
En 1988, il revient à Québec et il habitera le quartier St-Jean-Baptiste jusqu’au début des années 2000. Il vit très modestement, se lie d’amitié avec beaucoup de gens du quartier, il accueille qui a besoin d’être accueilli et visite qui a besoin d’une visite. Il est proche du frère Claude Lavoie, un autre ré-inventeur de la forme laïcale de la vie capucine.
Lorsqu’Auguste est nommé membre de la fraternité de Limoilou, il doit reprendre le rythme de la vie commune. Ses habitudes disciplinées le servent bien. Il devient assez rapidement le leader de la prière communautaire. Il lit beaucoup, continue de visiter ses amis et participe activement à la vie fraternelle. Durant trois ans, il sera vicaire de la fraternité.
Sa santé devient lentement une préoccupation permanente. Il doit renoncer à sa part des tâches ménagères. Il fait de nombreux courts séjours à l’hôpital. Des problèmes pulmonaires et rénaux s’ajoutent à ses limitations cardiaques. Pourtant, à qui l’interroge, il répond habituellement qu’il se sent bien...
Mais lorsqu’il se rend à l’Hôtel-Dieu le 22 octobre dernier, ce n’est plus une démarche de routine. Il s’affaiblit inéluctablement et décède doucement mardi, le 25 octobre.
Discret, Auguste l’a été. Mais ses liens avec sa famille religieuse ont toujours été vivaces et vigoureux. Son choix de vie capucine était aussi résolu que son désir d’en explorer de nouveaux champs. Son amour de la prière ne l’a jamais quitté. Nous portons tous ensemble la charge d’inventer les formes de la vie des frères mineurs qui parlent à notre temps, Auguste à fait sa part, très ouvertement.
Ses funérailles furent célébrées en présence des cendres, le vendredi 4 novembre, en l’église St-Fidèle de Limoilou, à Québec. Le lendemain 5 novembre, ses cendres furent déposées au mausolée des Capucins à Montréal. Que le Seigneur lui accorde sa paix !
L’École de la foi n’offrait pas seulement un programme d’étude en théologie et en spiritualité, elle proposait aussi de nombreux contacts avec des initiatives pastorales nouvelles et des expériences de vie spirituelle en prise sur notre époque. Surtout, elle donnait l’occasion de vivre ces moments de formation en petite équipe où l’on partageait les tâches, les idées, les difficultés passagères et les réussites aussi bien que la prière et la réflexion. La prière à inventer en groupe et la pratique de la révision de vie seraient pour Auguste des voies de cheminement qui le marqueraient pour toujours. Auguste n’avait pas de grandes prétentions intellectuelles mais il sentait profondément le devoir de « rendre raison de l’espérance » qu’il portait en lui (cf. 1P 3, 15). Le Concile et les animateurs de l’Ordre appelaient au renouvellement de la vie religieuse, Auguste voulait faire sa part et cherchait à s’équiper pour la route.
Jusqu’à cette étape de ses 40 ans, la vie d’Auguste avait suivi un itinéraire maintes fois parcouru sans être banal pour autant. Fils de Marc Fortin, un agriculteur de Saint-Aubert de l’Islet, et de Marie-Anna Saint-Pierre, Léonard – le prénom d’Auguste avant qu’il ne devienne capucin – est né le 23 janvier 1932, dix-huitième des dix-neuf enfants du couple. La famille vit modestement mais cultive la fibre religieuse : un frère d’Auguste sera ordonné prêtre en 1935 et deux de ses sœurs deviendront religieuses dans la Congrégation Notre-Dame.
Le jeune Léonard est en bonne santé sans être particulièrement vigoureux. Il fréquente l’école du village jusqu’à la fin du cycle primaire. Il rapportera lui-même avoir désiré devenir religieux depuis l’âge de huit ou neuf ans.
C’est certainement dans ce but qu’il passera deux années chez les capucins, au Collège Séraphique d’Ottawa (1946-48). Hélas, le succès scolaire ne couronne pas ses efforts même après avoir redoublé les éléments latins... Le fr. Gabriel Dextraze, venu le visiter durant les vacances, lui conseille de renoncer. La famille connaît aussi des difficultés économiques. Le père est décédé depuis quelques années et c’est un des fils qui agit comme chef de la maisonnée. Un autre frère est gravement malade, sa mère aussi. On doit souvent faire appel au médecin et cela coûte cher. Une nouvelle année d’étude se présente comme une grosse dépense...
Léonard aura bientôt dix-sept ans et il ne veut plus tergiverser. Il écrit donc au fr. Marie-Antoine Painchaud, à Cacouna et demande d’être admis au noviciat comme frère laïc. Il explique son choix des capucins par l’attrait que saint François et son genre de vie a pour lui depuis des années et qui s’est approfondi lorsqu’il l’a mieux connu au Collège Séraphique.
Admis au noviciat, le jeune homme prend l’habit sous le nom de frère Auguste le 30 janvier 1949 et fait sa première profession une année plus tard, le 2 février 1950. La suite de sa formation se passera à Ottawa et à Cap-Rouge ou il fera la profession perpétuelle le 2 février 1953. Ces années de formation qui consistent surtout à explorer plus en profondeur la réalité de la vie religieuse découverte au noviciat servent aussi à acquérir un de ces métiers, tailleur, menuisier, cuisinier, électricien, plombier, cordonnier, etc. qui sont nécessaires à la bonne marche de la vie des fraternités.
En évaluant sa personnalité, on a noté qu’il est très secret et sensible, parfois entêté mais quand même généreux et profondément pieux.
Après la profession perpétuelle, Auguste sera un cuisinier apprécié dans plusieurs fraternités : Montréal, Cacouna et finalement Ottawa, jusqu’à l’été 1965.
Soucieux de bien accomplir sa tâche, il prend des cours du soir à l’école d’hôtellerie. Il pousse le soin jusqu’à provoquer un jour une remarque du gardien de la fraternité qui lui demande de présenter des plats moins raffinés... Les autres membres de la fraternité ne se plaignaient pourtant pas !
À l’été 1965, Auguste devint membre de la nouvelle Fraternité Saint-Laurent à Cap Rouge, au sein du Campus Saint-Augustin. Trois ans plus tard, en mai 68, il déménage à Montréal et s’intègre à une autre nouvelle fraternité, formée essentiellement d’étudiants en théologie et logée sur l’avenue Van Horne.
Il y vivra jusqu’à la fermeture de cette fraternité en mai 1971, tout en occupant un emploi d’aide-infirmier à l’Hôpital Saint-Luc. Ce fut pour lui une période de durs labeurs alourdie encore par le poids du transport quotidien entre le quartier Côte-des-Neiges et le carrefour René-Lévesque/St-Denis. Mais Auguste est heureux de rejoindre l’expérience des autres travailleurs et d’apporter sa contribution au soulagement de personnes éprouvées par la maladie. Aux étudiants dont il partage la vie, la prière et la réflexion, Auguste offre l’appui très utile de sa piété personnelle et de son expérience concrète et déjà longue de la vie religieuse.
En juin 1971, une fraternité s’ouvre à Québec, rue St-Olivier, en milieu populaire. Ses premiers membres sont Jacques Bélanger, Auguste, André Doyon et Luc Bertrand. Les frères se proposent de vivre en milieu urbain cette proximité avec les gens qui illustre la vie de François d’Assise et de ses premiers frères. C’est encore une démarche expérimentale dans laquelle Auguste poursuit sa quête, ce qu’il cherche au plus profond de lui-même, la manière de vivre sa vocation capucine d’une façon plus significative que celle que l’on imposait traditionnellement aux frères laïcs. Et, non sans souffrance, il s’interroge aussi sur la légitimité de sa quête : on lui a longtemps seriné que tout se résolvait dans la soumission et lui, il voudrait, sans trahir, avoir une certaine autonomie dans le déploiement de sa fidélité. Voilà le dilemme qu’il veut résoudre en demandant de passer deux ans à l’École de la Foi. Et heureusement, cela lui fut accordé.
Ce serait mal connaître Auguste que d’imaginer que son retour de Fribourg puisse être spectaculaire. Auguste est changé, certes, il est un peu plus rassuré intérieurement, un peu plus affirmé dans sa démarche. Mais il demeure l’homme très secret et prudent que l’on a connu. C’est donc tel qu’il est devenu et aussi tel qu’on le connaissait qu’il revient se joindre aux frères, plus nombreux désormais, qui habitent le quartier St-Jean-Baptiste de Québec. D’entente avec le ministre provincial, Auguste aura comme mission de développer la dimension contemplative au sein du groupe. Il va créer en ville une « zone d’ermitage » pour les frères et pour les laïcs qui aiment se joindre à eux dans la prière. La vie en fraternité, la prière, le travail et la fréquentation solidaire du petit peuple du quartier deviennent donc les ingrédients essentiels de la vie d’Auguste. Tout cela est très franciscain et Auguste y trouve un bonheur de plus en plus serein.
Pourtant, un projet plus radical germe encore dans son esprit. Avec quelques confrères, il songe à vivre plus intensément la vie érémitique, loin de la ville. C’est une vieille tradition de l’Ordre que l’on veut ainsi ranimer. À la fin de l’été 1980, on emménage donc à Lac-Etchemin, dans une maison isolée qui deviendra bientôt le noviciat de la province. Isolée par rapport à l’agitation de la ville, certainement, mais jamais coupée de la vie fraternelle de la province. Les frères du faubourg St-Jean-Baptiste demeureront toujours liés au projet de Lac-Etchemin. La maison fonctionnera jusqu’en 1988 et elle aura reçu trois groupes de novices.
À partir de 1979, frère Auguste éprouve des ennuis de santé, du côté du cœur. Quelques chirurgies, y compris l’implantation d’une valvule en 1985, ralentiront ses activités. Il est désormais assez fragile.
En 1988, il revient à Québec et il habitera le quartier St-Jean-Baptiste jusqu’au début des années 2000. Il vit très modestement, se lie d’amitié avec beaucoup de gens du quartier, il accueille qui a besoin d’être accueilli et visite qui a besoin d’une visite. Il est proche du frère Claude Lavoie, un autre ré-inventeur de la forme laïcale de la vie capucine.
Lorsqu’Auguste est nommé membre de la fraternité de Limoilou, il doit reprendre le rythme de la vie commune. Ses habitudes disciplinées le servent bien. Il devient assez rapidement le leader de la prière communautaire. Il lit beaucoup, continue de visiter ses amis et participe activement à la vie fraternelle. Durant trois ans, il sera vicaire de la fraternité.
Sa santé devient lentement une préoccupation permanente. Il doit renoncer à sa part des tâches ménagères. Il fait de nombreux courts séjours à l’hôpital. Des problèmes pulmonaires et rénaux s’ajoutent à ses limitations cardiaques. Pourtant, à qui l’interroge, il répond habituellement qu’il se sent bien...
Mais lorsqu’il se rend à l’Hôtel-Dieu le 22 octobre dernier, ce n’est plus une démarche de routine. Il s’affaiblit inéluctablement et décède doucement mardi, le 25 octobre.
Discret, Auguste l’a été. Mais ses liens avec sa famille religieuse ont toujours été vivaces et vigoureux. Son choix de vie capucine était aussi résolu que son désir d’en explorer de nouveaux champs. Son amour de la prière ne l’a jamais quitté. Nous portons tous ensemble la charge d’inventer les formes de la vie des frères mineurs qui parlent à notre temps, Auguste à fait sa part, très ouvertement.
Ses funérailles furent célébrées en présence des cendres, le vendredi 4 novembre, en l’église St-Fidèle de Limoilou, à Québec. Le lendemain 5 novembre, ses cendres furent déposées au mausolée des Capucins à Montréal. Que le Seigneur lui accorde sa paix !
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