vendredi 30 avril 2010

Hommage bénévolat-Québec 2010 remis au frère Benoît Fortin

Le 21 avril 2010, le frère Benoît Fortin a reçu le prix Hommage bénévolat-Québec 2010 du ministre de l'Emploi et de la solidarité sociale, M. Sam Hamad. Le frère Benoît a fait de la lutte à la pauvreté sa cause de prédilection. Depuis 30 ans il est engagé dans plusieurs organismes locaux ou régionaux. Il a notamment mis sur pied cinq projets de logements sociaux dont un pour les familles démunies de la région de l'Outaouais. À cette occasion, le frère Benoît a prononcé le discours qui suit et dans lequel il défend un bénévolat citoyen et solidaire.

«Le 21 avril à Québec j’ai reçu du gouvernement du Québec avec d’autres un lauréat du prix Hommage bénévolat-Québec 2010 dans la catégorie Bénévole. Je l’ai reçu au nom des milliers d’autres personnes qui vivent le bénévolat avec une grande générosité. C’est une force qui comble bien des besoins en plus de nourrir la vie de plusieurs personnes.

Cependant, en recevant ce prix, je ne voulais pas être complice par mon bénévolat du désengagement des gouvernements qui se fient sur le bénévolat et sur la charité privée des compagnies pour couper dans les programmes sociaux. Les derniers budgets en sont de belles illustrations. Il faut un bénévolat citoyen qui travaille à la conscientisation du peuple, à sa mobilisation et à l’engagement dans de nouveaux projets alternatifs. Ce bénévolat a une dimension politique de contestation et se situe dans le grand mouvement de résistance et d’alternatives pour un changement de société. Le vrai bénévole, à partir de son expérience et son analyse, travaille à la mise sur pieds d’une société différente.

Mon expérience en milieu défavorisé depuis une trentaine d’années m’a fait changer d’analyse et d’engagement. Au début, j’ai vu des pauvres et je suis passé à la charité. Peu à peu, en voyant les causes de la pauvreté, j’ai compris qu’ils étaient des appauvri(e)s et je suis passé à la justice. Je suis même arrivé à voir des opprimés dans ces situations et je suis passé à la libération. Tout ce parcours m’a conduit à l’indignation engagée et solidaire pour dire non à cette situation, pour crier à l’injustice et à m’engager dans les nouveaux chantiers d’aujourd’hui.

À la suite du Groupe des grand-mères en colère qui crient sur la place publique et dans les manifestations l’existence d’une société inégale pour leurs petits enfants et qui incitent à travailler pour les droits humains et la redistribution de la richesse, je veux continuer à travailler pour une planète heureuse. Par ailleurs, je ne veux pas que mon bénévolat serve de prétexte pour continuer de couper dans les programmes sociaux. Le gouvernement du Québec fait bien de célébrer ses bénévoles, mais il devrait mieux jouer son rôle de soutien du peuple que ses politiques appauvrissent».

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