mardi 19 mai 2015

Présence des fils de François d'Assise, Frères mineurs capucins, en terre canadienne et en pays de Mission.

Il y a 125 ans, en 1890, quelques fils de François d'Assise, capucins venus de Toulouse en France, s'établissent à Ottawa. Au service de l'Église locale, ils  fondent l'actuelle paroisse de Saint François-d'Assise. En 1908, ils y ouvriront une Maison d'études,  le Collège séraphique, pour assurer la formation de jeunes qui souhaitent embrasser leur forme de vie.  Ottawa est ainsi le début d'une longue et belle histoire que nous célébrons en cette année 2015.

Assez rapidement, grâce aux contacts que le capucin toulousain Alexis de Barbezieux entretenait  avec les Évêques, plusieurs diocèses ouvrirent leurs portes aux Capucins. L'évêque de Rimouski leur proposa en 1894 de se mettre au service des autochtones Micmacs de Ristigouche en Gaspésie; ils y ont servi pendant 100 ans. Puis le diocèse de Québec leur confia en 1904 une paroisse dans le quartier ouvrier de Limoilou. Ensuite, en 1921, ils se mirent, à Montréal, au service du Sanctuaire de la Réparation au Sacré-Cœur,  dans l'est de la ville. Peu après, en 1925, ils acceptèrent la responsabilité de l'Ermitage Saint-Antoine, à Lac-Bouchette (Lac Saint-Jean), reconnu par la suite comme un lieu de ressourcement national. Puis ce furent les implantations à Cacouna, Bathurst, Moncton, Cap-Rouge (Séminaire Saint-François et St-Conrad), Timmins, Lac-Etchemin, etc.  Partout où se trouvaient les Capucins, s'est développé aussi l'Ordre franciscain séculier, autrefois appelé Tiers-Ordre. Les liens tissés avec ces laïcs franciscains nous ont beaucoup inspirés de part et d'autre.

Pouvons-nous dégager une note commune à ces implantations des Capucins tout au cours des années?  Ce serait sans doute le souci  de vivre en proximité avec le peuple, en particulier avec les personnes les plus vulnérables. À partir de 1967, justement, cette préoccupation se concrétisa encore davantage par la fondation, à Hull,  d'une Fraternité à taille plus restreinte, dans une maison de quartier,  avec le mandat d'être une présence évangélique, priante et pauvre avec les pauvres.  Les frères devaient trouver eux-mêmes avec les gens leur manière d'accompagner ce quartier.  Suite à cette fondation de Hull,  plusieurs autres «petites fraternités» semblables virent le jour à Québec, à  Montréal, à Campbellton, etc.

Entre temps, presque le tiers des Frères partirent  travailler à la fondation de l'Église dans divers pays : en Éthiopie, en Inde, aux Iles Fiji, en Afrique et en Haïti.   Ils contribuèrent pour beaucoup à maintenir vif chez-nous cet aspect du charisme franciscain qui nous ramène toujours vers les plus vulnérables.

Plus récemment, à partir de  2004, les frères d'ici ont eu la joie d'accueillir en partenariat des frères capucins venus de l'Inde et de Madagascar.  Ils sont actuellement neuf. Ces frères vivent avec nous le charisme franciscain,  et assument chez-nous des responsabilités de premier plan. Nous avons le sentiment de contribuer ainsi à ce que l'expérience du multiculturalisme puisse devenir non seulement viable, mais extrêmement enrichissante et souhaitable.  C'est peut-être présentement  un des aspects majeurs de notre contribution à l'Église et à notre société d'ici.

Fr Jacques Bélanger, capucin


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